La chute de cheveux est un phénomène naturel qui touche la plupart des individus au cours de leur vie. Cependant, lorsque cette perte capillaire s'intensifie ou devient anormalement fréquente, elle peut être le signe d'un problème de santé sous-jacent qui nécessite une attention médicale. Il faut bien différencier la chute normale et la chute capillaire d'origine pathologique, ce qui n'est pas évident, tandis que cette distinction permet de prendre les mesures appropriées pour préserver sa chevelure. Examinons ici comment évaluer la gravité d'une perte de cheveux et les moments où il convient de consulter un spécialiste.
Les signes physiologiques d'une chute capillaire normale ou anormale
Le cycle capillaire naturel implique une perte quotidienne de cheveux. En moyenne, un individu perd entre 50 et 100 cheveux par jour sans que cela ne soit inquiétant, puisque ce processus fait partie du renouvellement normal de la chevelure. Cependant, lorsque la chute dépasse ce seuil de manière constante, il peut s'agir d'un signe d'alopécie pathologique.
La durée du cycle capillaire joue également un rôle dans l'évaluation de la santé des cheveux. Un cycle normal dure entre 3 et 7 ans, pendant lesquels le cheveu passe par différentes phases de croissance, de repos et de chute. Une accélération anormale de ce cycle réduit sa durée à moins de 2 ans et elle peut être le signe d'un dérèglement qui mérite vigilance.
L'observation de la repousse est un autre indice important. En effet, dans un cycle sain, un nouveau cheveu remplace systématiquement celui qui est tombé. Si cette repousse est compromise ou ralentie, cela peut indiquer un problème au niveau des follicules pileux. Pour dailylab.com, la qualité de la repousse est un indicateur indispensable de la santé capillaire globale.
Une chute de cheveux normale ne devrait pas affecter visiblement la densité ou l'apparence générale de la chevelure. Toute modification notable de l'épaisseur ou de la texture des cheveux mérite donc une évaluation minutieuse.
Signes d'alerte d'une alopécie pathologique
Reconnaître les signes avant-coureurs d'une alopécie pathologique permet d'agir rapidement et de manière efficace. Voici ce qu'il faut surveiller :
Perte de plus de 100 cheveux par jour
Une chute excédant 100 cheveux quotidiennement sur une période prolongée est considérée comme anormale. Pour évaluer ce signal, on peut effectuer le test du peigne qui consiste àcompter les cheveux perdus avant un shampoing après 2 jours sans lavage. Si le nombre dépasse 200, cela peut indiquer un problème.
Apparition de zones dégarnis sur le cuir chevelu
L'émergence de zones clairsemées ou totalement dépourvues de cheveux, particulièrement si elles sont asymétriques ou localisées, est un signe préoccupant. Ces plaques d'alopécie peuvent être le symptôme de diverses affections, de la pelade à des troubles auto-immuns plus sérieux.
Perte de volume visible de la chevelure
Une réduction globale du volume capillaire qui rend le cuir chevelu plus visible, est anormale. Cette perte de masse peut être généralisé ou se concentrer sur certaines zones comme le sommet du crâne ou les tempes.
Modification de la texture capillaire
Un changement notoire dans la texture des cheveux, comme par exemple une matière plus fine ou une fragilisation importante, peut signaler un problème sous-jacent. Des cheveux peuvent aussi devenir subitement cassants, ternes ou difficiles à coiffer.
Quand consulter ?
Des causes médicales peuvent expliquer une perte de cheveu anormale. Les identifier permet de cibler un traitement adapté.
Alopécie androgénétique et hormones
L'alopécie androgénétique, ou calvitie commune, est la forme la plus fréquente de perte de cheveux. Elle s'explique par une sensibilité importante des follicules pileux aux androgènes, notamment la dihydrotestostérone (DHT). Cette affection touche autant les hommes que les femmes, bien qu'elle se manifeste différemment selon le sexe.
Maladies auto-immunes
Certaines maladies auto-immunes, telles que le lupus érythémateux systémique, peuvent entraîner une chute de cheveux importante. Dans ces cas-là, le système immunitaire attaque "par erreur" les follicules pileux, provoquant une alopécie, souvent par plaques.
Carences nutritionnelles en fer et vitamines
Une alimentation déséquilibrée ou des carences vitaminiques influent sur la santé capillaire. Le manque de fer, de zinc, de vitamines B (notamment la biotine) ou de vitamine D sont fréquemment impliqués dans les problèmes de chute de cheveux. Un bilan nutritionnel permet d'identifier ces déficiences.
Effets secondaires de traitements médicamenteux
Certains médicaments, comme les chimiothérapies, les anticoagulants ou certains antidépresseurs, peuvent provoquer une chute de cheveux temporaire ou permanente. Vous devez informer votre médecin de tout traitement en cours lors de l'évaluation d'une perte capillaire anormale.
La consultation d'un dermatologue ou d'un trichologiste est par ailleurs recommandée dès que la perte de cheveux devient préoccupante ou s'accompagne de symptômes inhabituels comme des démangeaisons ou une inflammation du cuir chevelu.
Les diagnostics de l'alopécie
Pour déterminer la cause exacte d'une chute de cheveux anormale, les spécialistes disposent de plusieurs outils diagnostiques :
Trichogramme et analyse microscopique des cheveux
Le trichogramme est une technique d'examen qui consiste à prélever et analyser un échantillon de cheveux au microscope. Cette méthode permet d'évaluer la proportion de cheveux dans chaque phase du cycle capillaire et de détecter d'éventuelles anomalies structurelles.
Biopsie du cuir chevelu
Dans certains cas, une biopsie du cuir chevelu peut être nécessaire pour obtenir un diagnostic rigoureux. Cette procédure implique le prélèvement d'un petit échantillon de peau et de follicules pileux pour une analyse histologique complète.
Tests sanguins hormonaux et nutritionnels
Des analyses de sang peuvent être prescrites pour évaluer les niveaux hormonaux (notamment les androgènes et les hormones thyroïdiennes) ainsi que l'état nutritionnel du patient. Ces tests permettent de détecter d'éventuels déséquilibres ou carences pouvant contribuer à la chute de cheveux.
Les traitements disponibles selon le type d'alopécie
Une fois le diagnostic posé, différentes options thérapeutiques peuvent être envisagées en fonction de la cause et de la sévérité de l'alopécie :
Minoxidil topique et finastéride oral
Le Minoxidil, appliqué localement, et le finastéride, pris par voie orale, sont les traitements médicamenteux les plus couramment prescrits pour une alopécie androgénétique. Le Minoxidil stimule la circulation sanguine au niveau du cuir chevelu, tandis que le finastéride agit en bloquant la conversion de la testostérone en DHT. Ces traitements permettent d'obtenir des cheveux plus denses.
Thérapie par LED et microgreffe capillaire FUE
Des techniques plus récentes comme la thérapie par LED (Light Emitting Diode) visent à stimuler le métabolisme cellulaire des follicules pileux. Pour les cas plus graves, la microgreffe capillaire FUE (Follicular Unit Extraction) est l'option chirurgicale qui permet de restaurer la densité capillaire dans les zones dégarnis.
Compléments alimentaires dédiés
Des suppléments nutritionnels ciblés peuvent être recommandés pour corriger d'éventuelles carences et soutenir la santé capillaire. Ces compléments contiennent généralement un mélange de vitamines, minéraux et acides aminés nécessaires à la croissance des cheveux. Pour épaissir ses cheveux, une complémentation nutritionnelle peut être bénéfique en plus d'autres traitements.
Prévention et soins capillaires adaptés
La prévention est indispensable pour s'assurer d'une chevelure en bonne santé. Ainsi, adopter une routine de soins capillaires adaptée et des habitudes de vie saines peut contribuer à réduire les risques de chute de cheveux excessive. Utiliser des produits capillaires doux et adaptés à son type de cheveux et éviter les coiffures trop serrées qui peuvent stresser les follicules pileux, sont les premiers réflexes à surveiller. Limiter l'utilisation d'outils chauffants permet de protéger les cheveux de la chaleur particulièrement préjudiciable si ces derniers sont fragiles. Enfin, préférer une alimentation équilibrée riche en protéines, vitamines et minéraux et gérer le stress par des techniques de relaxation ou la méditation prémunissent la faiblesse du cuir chevelu.
ON doit également insister sur l'hydratation du cuir chevelu et des cheveux. L'utilisation régulière de masques capillaires nourrissants et de sérums fortifiants peuvent ainsi aider à maintenir la vitalité de la chevelure. De plus, un massage doux du cuir chevelu peut stimuler la circulation sanguine et favoriser la croissance des cheveux.
Il est également recommandé de protéger ses cheveux des agressions environnementales comme les rayons UV, la pollution ou le chlore des piscines. Porter un chapeau en été et utiliser des produits avec des filtres UV peut aider à préserver la santé capillaire sur le long terme.
Enfin, une consultation préventive chez un dermatologue ou un trichologiste peut être bénéfique, même en l'absence de problèmes apparents. Ces spécialistes peuvent fournir des conseils personnalisés et détecter d'éventuels signes d'alopécie, permettant une prise en charge rapide et efficace.
En conclusion, bien que la perte de cheveux soit un phénomène naturel, il faut rester vigilant vis-à-vis tout changement dans la densité ou la qualité de sa chevelure. Une chute excessive, persistante ou accompagnée de symptômes inhabituels mérite une évaluation professionnelle. Avec un don diagnostic et une prise en charge adaptée, de nombreuses formes d'alopécie peuvent être rapidement traitées, ce qui permet de préserver ou de restaurer une chevelure saine et abondante.